CONTRIBUTION EXTERNE sur La Libre Belgique | Publié le lundi 25 avril 2016 à 17h39 - Mis à jour le lundi 25 avril 2016 à 18h07
OPINIONS
Une opinion de Benoît Wautelet (Braine-le-Comte).
L’irruption de la nouvelle orthographe dans le champ médiatique a divisé la société. A y regarder de plus près,de nombreuses questions se posent. Certaines très violentes…
En février 2016 a eu lieu ce que certains ont appelé "la deuxième guerre du nénufar". Tout est parti d’un communiqué de presse d’une maison d’édition scolaire française indiquant que, en vue de la rentrée scolaire 2016, tous ses manuels allaient être réédités en respectant l’orthographe dite "nouvelle". Beaucoup d’éditeurs scolaires avaient déjà fait le pas, depuis 2008, suite à une recommandation d’usage du Conseil de la langue française et de la politique linguistique (seul organisme ayant une autorité quelconque en matière de politique linguistique). Pas une révolution en soi donc. Ensuite, le sujet a été repris par les médias, les réseaux sociaux et le monde politique, en insistant sur la disparition de l’accent circonflexe en français. Information douteuse, en tout cas tronquée : effectivement, les accents circonflexes peuvent désormais être enlevés sur les lettres "i" et "u", uniquement s’il n’y a pas d’homophonie possible. Un épiphénomène orthographique donc. Seuls 23 mots de forte fréquence sont touchés; et sur les 8 000 mots les plus fréquents, 57 se voient rectifiés. Tant de bêtises, d’approximations, d’erreurs ont été dites que le temps de quelques semaines, l’orthographe est redevenue ce qu’elle n’a jamais vraiment cessé d’être : la science des ânes !